Il est de jolis poèmes que les mamies récitent inocemment voire apprennent aux jeunes filles en fleurs et que les institutrices donnent à apprendre à leurs élèves. C'est donc en toute inconscience que les filles intègrent la volupté des jeux préliminaires de l'amour.
Il en est ainsi du poème Premier sourire du printemps de Théophile Gauthier. Décryptage.
Tandis qu’à leur oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Baisser la garde mesdemoiselles il n'y a plus d'homme d'ici. Mais le poète excite sa lectrice "perverse" qui se prononce avec la langue et "haletant". Ensuite Mars va agir en secret, sournoisement, furtivement.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et ciselle des boutons d’or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s’en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l’amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui, descend au jardin désert
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Baisser la garde mesdemoiselles si votre corp en apparence se repose c'est pour mieux se concentrer sur votre jardin secret.
Tout en composant des solfèges,
Qu’aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l’oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d’argent du muguet.
Là tout n'est que dextérité des doigts et de la langue.
Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Ne sens-tu pas l'excitation te gagner.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d’avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
Voilà tu es prête pour jouir.
Mesdemoiselles si vous avez peur de la volupté mefiez vous des poètes.